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L'article de Jacques PLESSI
#1
Le chanteur des Élucubrations, aux cheveux éternellement longs, propose une douzaine de versions de son tube écologiste de 1987. On le retrouve en zouk, en rock, en salsa, en jazz manouche...
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C'est sans doute une première dans l'histoire de la chanson. Un album, diffusé sur les plateformes, propose une douzaine de versions de Touchez pas à la mer, sur des rythmes très différents allant de la country au zouk en passant par le rock, la pop, le jazz manouche, la salsa et le metal. Une seule a été enregistrée par Antoine, son créateur. Les 11 autres interprètes n'existent pas. Ils doivent leur existence à l'intelligence artificielle.

L'histoire débute voici quelques mois quand Antoine reçoit un appel téléphonique de Teiki, l'un de ses fils. Ingénieur dans le domaine de la cybersécurité. Il a découvert sur internet, une application où, grâce à l'intelligence artificielle, il est possible de commander une musique sur n'importe quel rythme, à partir du texte de son choix. L'idée jaillit dans la foulée : à l'aube d'une série d'événements marquant « l'année de la mer », pourquoi ne pas offrir une nouvelle vie à Touchez pas à la mer en demandant, via le site, une adaptation des paroles sur tous les rythmes possibles et imaginables . En quelques heures, à raison de quelques minutes, voire quelques secondes à peine par version, une centaine d'adaptations sont téléchargées sur un ordinateur. Antoine et son fils vont les écouter plusieurs fois avant de faire leurs choix, en fonction d'un équilibre entre les ambiances et les mélodies proposées. L'ensemble se trouve ensuite techniquement nettoyé, puis des extraits placés sur Antoine TV, le site officiel du chanteur-navigateur, précèdent la sortie de l'album. Il est enfin décidé que toutes les sommes recueillies par cette forme de diffusion seront versées à des projets et des associations mobilisées pour la protection de la mer.

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Antoine n'avait pas imaginé une telle longévité quand, en 1987, à l'approche d'une île paradisiaque où il a décidé d'aborder, il se retrouve face à une difficulté inattendue. Il lui est impossible d'approcher des lagons dont la traversée jusque-là, ne lui avait jamais posé le moindre problème. Il parvient à se tirer de ce mauvais pas, puis commence à laisser courir son imagination. C'est ainsi qu'il écrit, en quelques minutes, les premiers vers d'une chanson évoquant la construction de frontières sur les océans. La notion de sauvegarde de la planète vient s'ajouter tout naturellement. Lors d'un passage à Paris, il enregistre un album où figurent ces couplets qu'il a intitulés Touchez pas à la mer. Lors de la sortie, en 1988, le retentissement est énorme. En un temps où l'on commence à peine à s'intéresser à la défense de l'environnement, la chanson devient un symbole pour le monde politique, de gauche comme de droite. Ambroise Guellec, Secrétaire d'État à la Mer dans un gouvernement de cohabitation sous la présidence de François Mitterrand la choisit pour faire passer, dans les écoles, les premiers messages autour de l'écologie marine.

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Quelques années après, Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie de Nicolas Sarkozy, décide de la diffuser, lors du lancement officiel du Grenelle de l'Environnement . Antoine est présent, aux côtés de Paul Watson. Fort de cet accueil, le chanteur, et Francette, sa compagne entament un tour du monde pour filmer des habitants à Hawaï, à la Réunion , et en Micronésie, en train d'interpréter Touchez pas à la mer. Il en réalise une autre version dans une émission de Michel Drucker, en duo avec Renaud. Aujourd'hui, elle est toujours présente en primaire comme dans les collèges et permet aux maîtresses et professeurs de sensibiliser les élèves sur le sujet de l'environnement . D'innombrables chorales d'enfants ou d'adultes continuent à la faire vivre grâce à des partitions téléchargeables gratuitement sur le site Touchezpasalamer.fr.

Enfin, au cours d'une série de conférences qu'il va donner du 13 au 30 novembre dans l'ouest de la France, Antoine va commenter une série d'images et donner son sentiment personnel sur le danger que peut représenter, dans l'avenir, le développement de l'Intelligence Artificielle. « Elle ne doit pas prendre la place d'un être humain, mais devenir un complément, dit-il. Sans elle, je n'aurais jamais pu réaliser ce projet. Elle fait peur à beaucoup de gens, ce qui est parfaitement compréhensible. À quoi je réponds que la peur de l'Intelligence artificielle, c'est comme celle que l'on peut ressentir en bateau: quand un vent se lève, ou bien on a peur et on reste au port, ou bien on s'en sert pour avancer ! ».

La version originale de Touchez pas à la mer d’Antoine
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