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Version complète : Notre Dame
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J'ai le coeur si lourd pour la Cathedrale
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850 ans d'Histoire en flammes ...Cry

le quotidien d'un ouvrier sur le chantier de Notre Dame

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Durant plus d’un siècle, au rythme du soleil, des milliers d’hommes ont mis leur science et leur savoir-faire au service de la cathédrale parisienne.
Le jour se lève sur le chantier de Notre-Dame et les ouvriers (appelés «œuvriers» à l’époque), les compagnons, les maîtres et les simples manœuvres sont déjà au travail. Depuis la pose de la première pierre en 1163 par le pape Alexandre III, des milliers d’hommes se sont succédé pour construire cet édifice gothique au cœur de Paris. L’évêque Maurice de Sully, l’initiateur du projet, surveille de près l’avancée des travaux. La construction vit au rythme des saisons, mais surtout au rythme de l’argent. Si les caisses du diocèse sont vides, le chantier s’arrête. Et ne reprend que lorsque l’on peut payer à nouveau les ouvriers et les matières premières. C’est la fabrique, l’organisme chargé de la surveillance du chantier, qui gère au quotidien l’édification.
L’architecte, lui, est le maître d’œuvre. Il a dessiné les plans et a été choisi parmi plusieurs postulants. Souvent ancien tailleur de pierre, il n’hésite pas à mettre la main à la pâte sur le chantier, et fait travailler, de chantier en chantier, sa propre équipe de maîtres et de compagnons qui ont toute sa confiance. A Notre-Dame, Jean de Chelles puis Pierre de Montreuil ont été les architectes en chef. Ce sont eux qui ont manié la canne, l’outil principal des bâtisseurs de cathédrale, divisée en plusieurs mesures : la coudée, le pied, l’empan, la palme et la paume. Un genre de mètre étalon en somme.

Sur le chantier pharaonique, où en moyenne 300 hommes s’affairent chaque jour, les ouvriers sont regroupés par spécialité autour d’un maître. Ici, pas question de polyvalence. On ne taille pas des pierres le matin pour participer à la charpente l’après-midi. A l’exception des métiers du bas de l’échelle, tous sont hyperspécialisés. Les manœuvres et hommes de corvées sont recrutés sur place et payés à la journée. Ils sont chargés des tâches les plus ingrates et physiquement éprouvantes : l’eau, la chaux, le sable, le bois, les énormes blocs rocheux, ce sont eux qui les transportent. Peu considérés, ils ne peuvent changer de statut qu’en «entrant dans un métier» reconnu, tailleur de pierre, maçon, charpentier ou verrier... Ces compagnons sont tous des spécialistes hors pair qui gardent secrètes leurs recettes. Dès qu’ils le peuvent, ils se retrouvent dans leur loge, une cabane de bois située à quelques mètres de la construction. Là, protégés des regards, ils se partagent le travail ou se reposent entre deux corvées. Ils transmettent aussi les gestes du métier aux futurs compagnons dont l’apprentissage dure cinq ans.
En rejoignant le chantier, le compagnon croise la route du «mortellier», qui avec de l’eau, de la chaux et du sable fait un mortier grâce auquel les blocs de pierre tiendront pendant des siècles. Puis, en avançant vers l’édifice, apparaissent les charpentiers, qui travaillent naturellement sur la charpente mais construisent aussi les échafaudages, les cintres pour maintenir les voûtes et les appareils utilisés pour lever les pierres.
Les métiers dits «du fer» ont pris place sur l’esplanade. Les forgerons fabriquent et réparent tous les outils, notamment ceux des maîtres verriers. Le vitrail, qui remplace les fresques murales, est en effet au cœur des chantiers des cathédrales gothiques. La recette est immuable : deux tiers de cendre de fougère et un tiers de sable de rivière. Ce mélange est ensuite chauffé pour obtenir une plaque de verre qui sera découpée en pièces, elles-mêmes assemblées avec du plomb avant de recevoir les dessins...
La plupart des historiens s’accordent sur le chiffre de 80 métiers différents et ils estiment que moins de 10% des travailleurs étaient originaires de la région où le chantier a été ouvert. Seuls les manœuvres étaient recrutés dans la population locale, alors que les tailleurs de pierre, les maçons ou les verriers venaient de toute la France et parfois même de pays voisins.
Du lever au coucher du soleil, les pauses étaient rares...Une heure pour déjeuner, puis quinze minutes l’après-midi pour se réhydrater. Bien entendu, on ne travaillait pas le dimanche, jour du Seigneur, sauf urgence. Dans ces cas exceptionnels, une prime en nature (en général une double ration de vin) était prévue. Côté congés, pour permettre aux ouvriers de souffler un peu, une quarantaine de jours étaient chômés chaque année, consacrés à des fêtes religieuses ou à des saints... mais ce n’étaient pas des congés payés !
En revanche, contrairement aux idées reçues, le travail était payé. Même si des bénévoles étaient aussi utilisés par l’évêque, ils étaient cantonnés aux tâches subalternes et étaient très peu considérés par les autres ouvriers. Les constructeurs de Notre-Dame étaient payés de deux manières. Un salaire à la journée était offert aux manœuvres et les autres ouvriers recevaient une somme forfaitaire pour la réalisation d’une tâche. Comme dans tous les autres chantiers de cathédrales, les tailleurs de pierre, maçons, charpentiers, forgerons et verriers étaient les mieux payés. Selon les historiens, les salaires versés correspondaient peu ou prou à ceux que reçoivent les actuels ouvriers du BTP. On ne faisait pas fortune en construisant Notre-Dame. Mais on savait que l’on entrait dans l’histoire…

Source : Capital
il y a pas de mot pour dire la tristesse devant cela
Notre Drame, titre Libé ce matin.
Je cite un commentaire :


"Quand on pense que pendant des siècles, des milliers de pèlerins ont fait bruler des buissons entiers de cierges dans la nef, dans les chapelles latérales sans flanquer le feu à Notre- Dame, et que -peut-être- un simple décapeur thermique, une meuleuse, ont provoqué le désastre."